Rendez-vous le Jeudi 12 Octobre – Salle Marianne, rue de la Station à Villeneuve d’Ascq pour assister à cette conférence/débat.
Les intervenants
Claire Hédon : Les citoyens âgés discriminés
Claire Hédon est Défenseure des droits depuis 2020. Elle a auparavant eu une carrière de journaliste. Bénévole pendant plusieurs décennies au sein du mouvement ATD Quart monde, elle en a été la présidente de 2015 à 2020.
Le Défenseur des droits, en partenariat avec la Caisse nationale de la solidarité pour l’autonomie (CNSA), a réalisé en 2022 un état des lieux actualisé des discriminations fondées sur le grand âge et des difficultés rencontrées par les personnes âgées dans plusieurs domaines de la vie quotidienne tels que l’accès au crédit, aux soins, au logement et aux loisirs.
Près d’une personne âgée sur cinq déclare avoir été victime de discrimination liée à l’âge. Les situations de discrimination rapportées concernent le plus souvent les transports publics, les relations avec les services publics ou encore l’accès aux biens et aux services privés (banques, assurances, etc.). Seules 12 % des personnes avant rencontré une discrimination indiquent avoir engagé une procédure contentieuse. Ces discriminations liées à l’âge sont rarement exclusives, les critères de santé, d’origine et de précarité sont également fréquemment rapportés.
Bernard Ennuyer : Lutter contre l’âgisme
Bernard Ennuyer est ingénieur et sociologue HDR. Il a été directeur d’un service associatif d’aide et de soins à domicile à Paris. II est actuellement enseignant chercheur à l’Université Paris Cité et enseignant à lUniversité de Lille en Sociologie du handicap et de la dépendance.
Bernard Ennuyer a étudié les effets de ce que l’on nomme « l’âgisme », à savoir le fait de prêter aux personnes âgées un certain nombre de caractéristiques, le plus souvent négatives.
Selon lui, la discrimination par l’âge des « personnes âgées » résulte de représentations sociales majoritairement négatives et d’une politique vieillesse qui a institué la catégorie « personnes âgées » comme posant problème à la société.
« L’âgisme peut prendre de nombreuses formes, notamment des comportements fondés sur des préjugés, des pratiques discriminatoires ou des politiques et pratiques institutionnelles tendant à perpétuer des croyances de ce type ».
Ces représentations sociales de la vieillesse et de l’âge, suscite de plus en plus de prises de position chez ces personnes « très âgées ». Ainsi les personnes de plus de 80 ans sont de plus en plus nombreuses a dénoncer, entre autres, l’infantilisation ou le mépris liés à l’âge : « les plus jeunes veulent toujours prendre les décisions à notre place ».
Comme le dit un rapport récemment remis au gouvernement sur la lutte contre l’âgisme, « Ce qui doit réellement changer, c’est le regard que chacun porte sur son propre vieillissement ainsi que les représentations collectives pour pouvoir accompagner les transformations de nos politiques publiques.
Le droit des citoyens âgés !
Les plus âgés sont-ils les « oublies » de la société ? Ils votent mais leur parole est rarement entendue dans les choix de politique et de société. Devenus dependants, ils sont souvent condamnés au silence et n’ont guère à prendre part aux decisions qui les concernent.
A l’occasion de L’Automne bleu, association « debout les ainé.e.s » organise une reunion débat sur le thème des « droits des ainés » et des « discriminations liées à l’âge ». A cette occasion elle présentera ses objectifs et son souhait de constituer sur la Métropole le comité local et l’Assemblée des ainés qui seront des interlocuteurs privilégiés des institutions et politiques.
Des discussions en atelier permettront aux participants, agés ou non, de cerner les principaux thêmes justifiant un travail collaboratif pour faire entendre la parole de ainés.